Smarthome Academy – Episode 48 : Les pièges à éviter dans un chantier pour l’installation de domotique sans fil

par | Mai 17, 2019 | Podcast

Pour mettre en place de la domotique lors de la réalisation d’un chantier, il existe plusieurs règles à respecter afin d’assurer de bonnes installations en évitant des problèmes majeurs de fonctionnement. Voici les recommandations de Karl à ce sujet.

1- Quelle est la première recommandation à nous suggérer lors d’un démarrage d’un chantier pour l’installation de domotique sans fil ?

Lors d’un chantier de domotique sans fil, ma première recommandation serait de demander dès le démarrage du chantier les plans de celui-ci, afin d’évaluer les distances et les risques liés de portée. En effet, il va falloir s’assurer que l’on va pouvoir couvrir l’ensemble de l’installation. On s’appuiera sur le besoin du Client initial qui nous permettra d’effectuer une étude fonctionnelle et technique, et de déterminer les emplacements optimums des modules répondant à ses besoins. Une bonne répartition entre module sur secteur et dit sur pile est primordiale, il faut respecter un certain quota afin d’avoir un réseau sans fil de qualité.

Lors d’un chantier de petite rénovation sans travaux, il faudra aussi s’assurer que si l’on met des modules derrière les interrupteurs déjà présents qu’il y a suffisamment de place dans les boites d’encastrement. On trouve souvent une profondeur de 40 mm, ce qui n’est pas suffisant. En fonction du type du mur, on pourra modifier facilement la boite d’encastrement par exemple avec du placoplâtre creux. Il faudra aussi vérifier dans notre chantier si l’on a du neutre ou pas pour choisir les modules adéquats.

2- Quel type de professionnel peut mettre en place de la domotique dans un chantier ?

Le mise en place de module domotique dans un chantier peut s’effectuer par des électriciens s’ils en ont les compétences, mais celle-ci est souvent faite par des spécialistes, des installateurs domotiques qui ont l’habitude des spécificités de câblage des différents modules et de leurs paramétrages. Dans tous les cas de figure il faudra prendre des précautions puisque la plupart des modules secteurs sont alimentés par le 230V.

3- Sur quels critères se baser pour choisir des dispositifs domotiques ?

Tout dépend du besoin initial du Client (chauffage, éclairage, confort, sécurité, …) et de son budget et de la typologie de sa maison (épaisseur des murs, matériaux, …) mais chez IMMOTIK on privilégie les protocoles dit ouverts et non propriétaires. En effet, on souhaite que nos Clients ne soient pas enfermés dans un système et se retrouvent coincés sur des produits uniquement proposés par le fabricant. Mais dans certains cas de figure lors d’une reprise d’existant, on a souvent des protocoles fermés à reprendre et il faut s’adapter ou au travers de passerelle, d’api, etc…

Chez IMMOTIK on utilise beaucoup le Z-Wave qui est un protocole maillé performant qui a fait ses preuves et qui dispose de nombreux fabricants avec une large gamme de produits avec un bon rapport qualité / prix / fiabilité. Mais dans certains cas de figure on utilise aussi du EnOcean notamment lorsque le Client souhaite avoir le moins de maintenance possible sur les modules et notamment limiter au maximum les piles et leurs remplacements, c’est un excellent protocole notamment dans ce domaine. Mais nous utilisons aussi le protocole Zigbee qui est très prometteur en terme de rapport qualité prix, il est beaucoup utilisé dans l’éclairage mais il se démocratise rapidement et il va devenir un challenger incontournable dans tous les domaines. D’autres protocoles existent comme Edisio pour l’éclairage à longue distance, le bluetooth mais nous en installons dans une moindre mesure.

4- Quelles sont les normes générales à respecter pour des dispositifs dédiés à la sécurité et sûreté ?

Il y a beaucoup de normes dans le domaine mais dans la sécurité des personnes par exemple pour les détecteurs de fumée (DAAF) on utilise les normes EN14604 avec marquage CE ou NF 292. En effet, cette norme impose un contrôle de fiabilité (réaction au feu, aux chocs, compatibilité électromagnétique, puissance acoustique) garantissant son bon fonctionnement en cas de départ de feu.

Concernant les détecteurs de monoxyde de carbone on utilise la norme EN 50291. Pour les détecteurs de fuite de Gaz la norme est EN12094.

Enfin, pour les systèmes de sureté comme les alarmes nous privilégions des certifications de type A2P.

5- Les technologies domotiques ont-elles des différences en terme de qualité de communication ?

Oui absolument, elles ne sont pas égales entre elles. Par exemple, elles n’ont pas les mêmes fréquences, par exemple en 433Mhz on retrouve les systèmes qui ont la plus longue portée, souvent associée aux portails, porte de garage. Ensuite on trouve les fréquences 868Mhz avec le EnOcean et le Zwave qui ont un bon rapport entre débit et portée. Quant au Zigbee il utilise différentes fréquences, 868Mhz ou le 2.4Ghz, dans ce cas là il va donc moins loin en terme de longueur mais par contre a le bénéfice d’être une norme « internationale » en fréquence mais qui a l’inconvénient d’être sur la même fréquence que le Wifi. Après il y aussi la notion de retour d’état primordial de nos jours, de consommation, de réseau maillé, de nombre maximum de périphériques supportés, de débit, etc.

6- Peut-on installer uniquement de la domotique sans fil dans un bâtiment ?

Tout dépend des distances à parcourir et du niveau de fiabilité et de maintenance que l’on souhaite mais le filaire restera toujours le meilleur choix (IP, KNX, …). Le Filaire restera à privilégier si on en a les moyens et la possibilité de l’installer (construction et rénovation totale). Sinon d’autres protocoles sans fils à longue portés sont en plein essor comme les protocoles Lora et Sigfox qui sont de plus en plus utilisés et qui peuvent compléter l’offre traditionnelle.

7- A quel moment intervient la domotique sans fil lors de la construction d’un bâtiment ?

La domotique sans fil peut intervenir presque à tout moment mais il est préférable d’intégrer la réflexion dès le départ du projet car cela permettra d’une part d’orienter les choix vers l’achat d’équipements plus facilement « domotisables » (par exemple, la plupart des volets roulants sont avec des protocoles radios fermés et une fois l’investissement réalisé, il est plus difficile de les intégrer, alors qu’il vaut mieux partir sur des volets roulants filaires pour avoir une totale liberté d’intégration, mais cela est vrai pour beaucoup d’équipements comme le chauffage, la climatisation, etc), et d’autre part, d’assurer la cohérence et l’intégration de la démarche avec les différents corps de métiers, comme les bureaux d’études, les architectes, les électriciens, … Plus on réfléchit en amont mieux la solution sera pensée, on pourra ainsi intégrer d’une manière plus homogène à moindre coût des fonctions transverses comme le contrôle vocal, l’audio et vidéo multi-room, l’arrosage automatique dans le jardin, le contrôle de la consommation d’énergie, la production photovoltaïque. Mais un des grands avantages du sans-fil vs le filaire est son intégration même après construction.

8- Est-il préférable de placer tous les dispositifs sur un tableau électrique pour une maintenance plus efficace ?

Pour assurer une maintenance facilitée les modules électriques au tableau sont à privilégier mais dans la réalité on en met très peu. En effet, afin d’assurer un bon maillage il est préférable de placer les modules dans la maison à des endroits stratégiques. Par exemple, le fait de mettre les modules derrière les interrupteurs de volets roulants va permettre de couvrir en périphérie la maison et d’assurer un bon maillage du réseau sans fil. On privilégiera les télérupteurs au tableau électrique et les modules fils pilote des radiateurs électriques.

9- Est-il important de tester tout nouveau produit disponible sur le marché avant de l’installer chez un client ?

Oui dans la mesure du possible nous testons toujours les produits que nous installons chez nos Clients, cela évite les mauvaises surprises et garantie pleinement la satisfaction Client. Nous effectuons beaucoup de veille technologique, échangeons sur les forums spécialisés mais rien ne vaut un bon test réel. Grace à notre showroom nous pouvons mixer les protocoles et produits entre eux et voir leurs fonctionnalités et leurs intégrations dans nos différents systèmes domotiques. Nous sommes aussi en contact avec un certain nombre de fabricants afin de remonter certains problèmes que l’on aurait mais aussi l’ajout de fonctionnalités.

10- Est-il conseillé de disposer d’un labo pour réaliser différents tests d’automatismes et scénarios ?

Bien sûr cela me parait essentiel. Notre showroom est d’ailleurs un labo grandeur nature. Nous y testons le maximum de produits. Nous essayons de rester à la pointe de la technologie, et pour ce faire nous importons mêmes des produits non encore disponibles dans notre contrée. Par exemple, nous avons importé un an avant la commercialisation française les produits Alexa. Actuellement nous testons avec satisfaction le Google Home Hub. Notre showroom est un laboratoire à part entière ou l’on trouve ce qu’il se fait actuellement mais aussi ce que l’on trouvera dans le futur chez nos Clients.

11- Faut-il configurer ses dispositifs au préalable dans un labo avant l’installation finale dans un chantier ?

Chez IMMOTIK tous nos produits sont pré-configurés avant installation chez nos Clients. L’avantage du sans-fil c’est que l’on peut appairer et pré-configurer les modules avant installation physique chez le Client. Ainsi on peut tester avant les différentes fonctionnalités, réaliser des interfaces sur mesure et ainsi assurer un temps de déploiement minimum chez le Client, gage de satisfaction.

12- Quelles sont les étapes à suivre après l’installation de tous les dispositifs domotiques ?

Les grandes étapes à suivre après l’installation chez le Client sont de s’assurer que tout fonctionne comme le Client le souhaite.

Il faut donc vérifier le réseau, faire des tests unitaires de chaque module, effectuer le maillage des différents modules, vérifier chacun des scénarios, et bien entendu former le Client à son système domotique.

13- Que faire si un des dispositifs est en panne ou ne fonctionne pas correctement ?

Dans le cas où un dispositif ne fonctionne pas correctement, on effectue un diagnostic afin de s’assurer qu’il est bien en panne et que ce n’est pas lié à la configuration ou l’installation. Si le module a un comportement erratique on peut échanger avec l’équipe de développement pour voir s’ils ont une solution pour contourner le problème. Par contre s’il s’agit d’une panne, il est toujours bien d’avoir des dispositifs de secours d’avance même si cela arrive rarement qu’un module tombe en panne.

14- Comment anticiper des futures maintenances ?

Il est primordial de configurer correctement le système domotique pour minimiser la consommation des piles. Il est aussi important de configurer correctement le système pour être averti du niveau restant des piles, ce qui permet de prévoir le changement en amont.

Nous proposons plusieurs types de maintenance et supports en fonction des besoins de nos Clients. Nous effectuons de la maintenance évolutive (évolution des scénarios en fonction des besoins changeant des Clients, modification ou ajout de fonctionnalités), maintenance corrective (modification API chez le fabriquant), montée de version du système domotique pour bénéficier des dernières évolutions fonctionnelles et techniques mais aussi des derniers correctifs de sécurité.

15- A titre personnel, as-tu rencontré d’autres difficultés dans un chantier que je n’ai pas mentionnées ?

Le plus important est d’être bien à l’écoute du besoin fonctionnel du Client, dans le chantier de bien vérifier les lieux (types de murs, profondeur des boites d’encastrement, neutre ou pas sur l’interrupteur), configuration du réseau local du Client incluant box et wifi. Un autre point important à prendre en compte est le niveau d’appétence du Client pour la domotique afin d’ajuster la prise en main de son système domotique.

16- Pour finir, peux-tu nous transmettre des informations te concernant ?

Oui bien sûr, je m’appelle Karl Santamarina, j’ai 44 ans. Concernant mon « background », je suis ingénieur et j’ai commencé ma carrière en tant que consultant en systèmes d’information pour des sociétés du CAC40. Dans ce cadre j’ai fait du développement, puis j’ai ensuite dirigé des projets pour ensuite devenir Directeur des Systèmes d’Information.

J’ai décidé plus tard de me consacrer entièrement à ma passion de la domotique et de créer ma société spécialisée en smart home et smart building en Ile-de-France qui s’appelle IMMOTIK. On a commencé par des projets en B to C de toutes tailles sur des installations radios, puis on a fait grossir notre offre avec des solutions autour du filaire notamment KNX couplé à Jeedom. En 2017 nous avons commencé à travailler sur des projets B to B pour des projets de déploiement immobilier dans le résidentiel que l’on a essayé d’industrialiser au maximum. Mais nous travaillons aussi sur des projets pour des résidences de séniors, des startups et des communes.

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Tu peux trouver des informations nous concernant sur notre site web : immotik.fr.

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