Les assistants vocaux comme Alexa ont révolutionné nos vies, découvrez tout ce qu’il faut connaître à ce sujet.
Peux-tu nous décrire qui tu es et quel est ton parcours professionnel?
Chaotique ? Non, j’exagère, mais il est un peu difficile à résumer en fait. Disons que je suis, depuis mon plus jeune âge, passionné par les nouvelles technologies, l’informatique et Internet, le web en particulier… J’ai créé mon premier site web à 14 ans, il y a donc 23 ans, et je ne saurais te dire combien j’en ai fait depuis. Bref, j’en ai tiré une soif d’entreprendre qui m’a poussée à prendre des chemins bien différents de ceux auxquels mes études universitaires me prédestinaient. Après une fac de droit, j’ai en effet décidé de tout plaquer pour créer un média en ligne au sein de l’incubateur d’entreprise d’une école d’ingénieur. Une expérience formidable qui m’a permis de me former au marketing et à la gestion de projet tout en créant ma première entreprise. Qui n’a pas fait long feu car nous avons eu bien du mal à trouver un modèle économique avant que la crise de 2008 ne finisse de nous achever. Mais les échecs font pleinement partie de la vie d’entrepreneur et sont formateurs. J’ai ensuite travaillé en temps que chef de projet web pour plusieurs entreprises, en freelance d’abord puis en tant que salarié, avant de reprendre mon indépendance dans l’idée de créer une nouvelle société, qui s’est finalement rapidement mue en troisième… Bref, bien que je n’aime pas trop l’appellation de « serial entrepreneur », force est de constater que j’en suis plus ou moins un.
Quels ont été les débuts des assistants vocaux?
Je les situerais avec Siri. Siri est sans conteste le premier assistant vocal grand public digne de ce nom. Une idée brillante, que l’on doit à notre tout aussi brillant compatriote Luc Julia et à son ami Adam Cheyer, mais aussi à Steve Jobs qui leur a donné les moyens de leurs ambitions.
Malheureusement, il l’a probablement emmenée avec lui – Siri, pas Luc bien entendu – mais Amazon a su en saisir le potentiel et c’est finalement avec la toute première enceinte connectée Amazon Echo que la technologie a pris son envol. Alexa est, en effet, la première véritable assistante vocale que je qualifierais de domestique, car la première à s’être introduite dans la maison de « Monsieur Tout le monde ».
À qui s’adresse ces assistants vocaux?
A tous ! C’est justement leur force. Un assistant vocal est conçu pour s’adapter à tous les utilisateurs, ce que n’a pas vraiment su faire la domotique pendant plus de 30 ans en demeurant trop absconse. Aujourd’hui, il est facile de s’initier à la maison connectée grâce aux applications Alexa et Google Home, via les solutions cloud telles que Tuya ou eWeLink, avant de se lancer dans des solutions plus complètes telles que Jeedom ou Home Assistant si l’on est vraiment passionné comme nous.
Qu’est-il possible de faire aujourd’hui avec un assistant vocal?
Tout ! Non, pas encore, malheureusement, mais le champ des possibles est vaste. Je pense évidemment à la domotique qui, pour moi, est l’usage principal d’un assistant vocal. Bien que les GAFAM continuent d’arguer d’une utilisation principalement axée sur les contenus audiovisuels, ce que je ne démens pas, leur propension à développer leurs écosystèmes « smart home » est à mon avis révélateur d’une forte demande de leurs clients.
De la naissance des assistants vocaux d’Amazon à aujourd’hui, quelles ont été les grandes évolutions que tu souhaites mettre en avant?
Les commandes vocales sont à mon sens une disruption majeure de l’interface homme-machine, mais on peut déjà noter quelques étapes importantes.
La première fut sa naissance avec Siri, qui fascinait tous les technophiles à sa sortie… Il faut dire que le simple fait de pouvoir dire « Dis Siri, appelle Maman » sans avoir à toucher son iPhone était une vraie révolution.
La seconde évolution fut leur entrée dans nos maisons par le biais des enceintes connectées. Plus besoin de chercher son smartphone et de le déverrouiller, l’assistant s’est immiscé dans chaque pièce de nos maisons et même de nos voitures.
La troisième, c’est le « smart display » ou écran connecté, qui permet aux assistants vocaux de devenir de véritables hubs de nos maisons connectées. Amazon fut, une fois de plus, la première entreprise à comprendre ça avec son Echo Show qui fait appel à trois de nos sens : la vue, l’ouïe et le toucher…
Penses-tu qu’intégrer la technologie domotique Zigbee dans certains modèles d’assistants vocaux est un bon pari?
Sans aucun doute. Je mise beaucoup sur le ZigBee… Pourquoi ? Parce que, s’il tient ses promesses, ce protocole est en mesure de réaliser ce qu’aucun autre n’a su faire avant lui : unifier la domotique ! C’est possible et c’est à mon avis une condition sine qua non à sa large adoption.
Qu’est-il possible de gérer en domotique chez soi grâce à Alexa et le Zigbee?
Tout ? Là aussi, je vais en faire bondir certains, mais on peut pratiquement tout faire avec Alexa… Et une box domotique ! En effet, l’interface maison connectée d’Alexa a de gros progrès à faire, mais on peut pratiquement tout faire en passant par une box domotique. Je pense d’ailleurs qu’Amazon travaille activement sur le sujet, comme en témoigne le projet de tablette murale Echo qui a récemment fuité, mais ils ne souhaitent pas s’exprimer sur le sujet. Ce dont je suis certain, c’est que c’est une des grandes demandes des utilisateurs d’Alexa qui, pour beaucoup, n’ont pas le temps et/ou pas assez de compétences pour déployer un serveur Jeedom ou Home Assistant. Je reste en effet persuadé que la simplicité est la clé de la réussite dans ce domaine.
Penses-tu qu’Alexa est un meilleur assistant vocal que Google Assistant?
Evidemment, c’est celle que j’ai choisie ! Plus sérieusement, comparaison n’est pas raison, comme on dit, et c’est à mon avis plus que jamais vrai ici. Bien que je puisse être considéré comme un évangélisateur d’Alexa, ce que j’assume pleinement, je sais rester lucide et n’oublie pas qu’une partie de mes lecteurs utilisent aussi l’assistant de Google ou d’Apple, parfois même les trois… Voire plus s’ils conduisent une des dernières Mercedes par exemple.
Néanmoins, je suis tenté de penser qu’il n’en restera pas beaucoup au final. Les investissements nécessaires pour développer une technologie vocale performante sont tels que seuls les GAFAM en semblent capables. Et encore, on voit bien que Facebook et Microsoft ont plus ou moins jeté l’éponge, préférant s’allier à Amazon pour proposer un produit fonctionnel. Une alliance qu’a également choisie Free qui abandonne OK Freebox, ou encore Orange qui vient d’enterrer son fameux Djingo. Quant à Apple et Samsung, force est de constater que les évolutions sont lentes, trop lentes…
Quelles seraient les prochaines nouveautés envisageables autour d’Alexa et des assistants vocaux?
L’évolution majeure passera sans aucun doute par la robotique. C’est elle qui donnera à nos assistants des bras et des jambes, les rendra plus que jamais utiles… Et palpables ! Non, ce n’est pas de la science-fiction, le robot domestique est clairement notre futur proche. J’en tiens pour preuves le projet Vesta du Lab128 d’Amazon et le début de la construction de Woven City au pied du Mont Fuji. Amazon construit le premier assistant vocal capable de se déplacer dans nos maisons, Toyota la première ville connectée où vivront près de 2000 personnes dans les années à venir. Nous avons déjà des robots aspirateurs et laveur que nous commandons en vocal, la prochaine étape veut donc qu’ils vident le lave-vaisselle, remplissent le frigo, récupèrent les colis devant la porte, et bien plus encore…
Que pouvons-nous découvrir sur lesAlexiens.fr ?
L’univers de la maison connectée ! Nous nous intéressons à tout ce qui est connecté, à tous les assistants vocaux, à la robotique, et bien entendu à la domotique. Vous y êtes tous les bienvenus !
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